Le 31 janvier dernier, l’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié son analyse de la pertinence des systèmes d’information nutritionnelle destinés aux consommateurs[1].

Pour mémoire, ces systèmes visent à faciliter la compréhension de la déclaration nutritionnelle (obligatoire depuis le 13 décembre 2016) par le biais de logos, couleurs, graphiques etc.

Dans ce contexte, l’ANSES a évalué l’adéquation des cinq systèmes d’information nutritionnelle envisagés (« Nutri-couleurs »[2], « Nutri-repères »[3], « Health Star Rating »[4], « SENS »[5], « Nutri-score »[6]) au regard de l’objectif de réduire l’incidence de certaines pathologies (telles que l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète) en améliorant les choix alimentaires de la population.

Les critères pris en compte par l’ANSES dans le cadre de son analyse sont les suivants :

  • Le paramétrage des systèmes d’information (ou en d ‘autres termes, le choix de variables telles que l’énergie et les nutriments utilisés par les systèmes d’information pour l’évaluation des aliments)

Selon l’ANSES aucun des systèmes d’information analysés ne prend en compte l’ensemble des paramètres considérés comme importants par l’agence. Ainsi par exemple, aucun des systèmes ne prend en compte la vitamine D.

  • Les effets des systèmes d’information sur les comportements alimentaires des consommateurs

Après une analyse des différentes études disponibles, l’ANSES conclut en l’absence de consensus concernant les effets des différents systèmes d’information sur les choix, les intentions et l’acte d’achat des consommateurs.

Par ailleurs, l’ANSES invoque la présence d’une multiplicité des déterminants du comportement d’achat des consommateurs parmi lesquels les prix, les actions du marketing et précise que les effets des systèmes d’information doivent être évalués en prenant en compte le contexte informationnel général et les autres mesures d’étiquetage (sanitaires, écologiques etc.).

Dès lors, l’ANSES conclut que l’incidence de la mise en place d’un système d’information ne peut pas être anticipée.

 


[1] https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2016SA0017.pdf

[2] Il s’agit d’un système qui a été inspiré par celui mis en place en Grande-Bretagne (dit de « traffic lights ») qui associe les couleurs « vert », « jaune », « rouge » à quatre nutriments et à l’énergie alertant ainsi les consommateurs sur les aliments riches ou respectivement pauvres en graisses, sucres, sel etc.

[3] Alerte les consommateurs sur la présence dans les aliments de certains nutriments tels que matières grasses, sucres, sels par le biais de diagrammes.

[4] Représente la quantité en certains nutriments et énergie  dans un aliment et lui attribue un score global sur une échelle de ½ à 5 étoiles.

[5] Attribue une couleur à un aliment en fonction de sa composition qui correspond à la fréquence de consommation recommandée (« très souvent », « souvent », « régulièrement en petite quantité », « occasionnellement ou en petite quantité »)

[6] Attribue une lettre (de A à E) et une couleur (du « vert » au « rouge ») à un aliment en fonction de sa composition.